La rivière ne coule plus ou si peu, si lentement, que les poissons baillent d’ennui. Elle étire son chagrin le long des rives indifférentes qu’elle caresse à peine. Elle ne joue plus avec le vieux pont qui laisse ses piles s’entourer de branches inutiles et mourantes. Le ciel de fin d’été s’y reflète, des nuages recueillent délicatement ses nénuphars et un coin de ciel bleu éclaire l’eau sombre. Des ridules précèdent le vent, la rivière frémit, s’anime, elle est encore en vie.
Couloir de rentrée (Astronautique) (Mécanique du vol) Zone de l’espace constituée de l’ensemble des trajectoires possibles pour la rentrée atmosphérique d’un engin spatial destiné à être récupéré.
Rentrée courte (Astronautique) Rentrée atmosphérique suivant une trajectoire située au voisinage de la limite inférieure du couloir de rentrée, en dessous de laquelle un engin spatial est soumis à un échauffement pouvant conduire à sa destruction.
Rentrée longue (Astronautique) Rentrée atmosphérique suivant une trajectoire située au voisinage de la limite supérieure du couloir de rentrée, au-dessus de laquelle un engin spatial risque de rebondir sur les couches denses de l’atmosphère.
Rentrée destructive (Astronautique) Rentrée atmosphérique provoquant la destruction d’un véhicule spatial par la combinaison d’effets thermiques et mécaniques dus aux contraintes exercées sur le véhicule par l’atmosphère.
Rentrée planée (Astronautique) Retour au sol d’un engin spatial dont la configuration aérodynamique crée une portance permettant une phase pilotée sans propulsion jusqu’à l’atterrissage.
« La rentrée littéraire est ainsi définitivement passée en 2002 du registre bon enfant à celui d’une pesante farce à répétition, seulement comparable au beaujolais nouveau quant au mercantilisme et à la médiocrité du produit. » Eric Naulleau
Aucune suite dans les idées. Il avait beau longer studieusement les axones, franchir souplement les synapses, cocher des neurones innombrables derrière lui, semer de petits caillots et faire régulièrement le point dans les sillons du lobe frontal. Toujours une idée fixe l’arrêtait, le déroutait et il repartait dans une autre direction. Perdu dans un labyrinthe d’images, de mots et de souvenirs confus. Sa machette s’émoussait à vouloir éclaircir les mystères de sa conscience. Il pensait en pointillés…
« Les fêtes n’existent que pour colorer les angoisses. » Leonor Fini
Je marche sur une passerelle en bois faite de lattes parallèles, à la façon d’un xylophone, qui rendent un son différent à chacun de mes pas. Si ça se trouve, je viens de jouer le tube de la rentrée.
‘’Notre communauté aurait implosé depuis longtemps à force de haines, de dissensions, d’incompatibilités et de rancœurs s’il n’y avait encore, pour la souder et resserrer nos liens, épidémies et pandémies. Il est évidemment très mal considéré de garder sa maladie pour soi. Il convient plutôt d’en faire profiter les autres, de propager le virus et, si par infortune elle n’est pas contagieuse, de ne pas rester non plus chez soi, grelottant et branlant du manche comme un jouisseur égoïste, mais de sortir au moins montrer l’exemple et se répandre dans la rue afin que le piège maigre de notre squelette happe les chairs florissantes des biens portants et se referme sur elles.’’ Eric Chevillard, Choir, 2010
On sous-estime le micocoulier. Il est pourtant partout. L’autre jour, je me suis abrité d’une pluie crachineuse sous un arbre pebroc, et bien, c’était un micocoulier. Un peu plus loin, un gamin pleurait comme un saule, et bien, son Miko coulait.
Ça s’est produit quand? Personne ne m’a averti, je m’en rends compte seulement maintenant mais ça a du commencer bien avant. Tout ce temps insouciant! Mais je me serai préparé, je sais pas moi, il existe peut-être des lieux où on s’entraîne , où l’on dit progressivement la vérité, comme à de grands malades. Bref, il paraît que je vieillis, que dis-je, je suis vieux et on me dit que ça va s’aggraver, que c’est incurable, que c’est normal, que c’est comme ça depuis toujours. Je l’apprends brutalement, on ne nous dit jamais rien…
J’ai décidé de marcher désormais dans la rue avec mon téléviseur tenu à bout de bras. Outre la place libérée sur le trottoir à mon passage, je savoure aussi le regard envieux des passants ordinaires serrant piteusement leurs minuscules smartphones.
Retrouvé le geste de faire exploser les balsamines. Une légère pression entre le pouce et l’index, la gousse éclate en libérant quatre ou cinq graines noires. Sensation suffisamment agréable pour la renouveler, déception de mal juger et d’appuyer en vain sur le sac qui paraissait prêt à lâcher son contenu.
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