Jeudi 4 avril
Le petit hippocampe sur ses positions
Regardez vous celles qui battent des mains en trottant après les pigeons mécaniques?
Ceux qui s’immobilisent soudain convoquées par un infime relief du sol.
Celles qui jouent contre joues à être des petites filles sans modèle.
Ceux dont les larmes sont si proches des rires que leurs yeux se noient dans la joie d’être vivants.
Celles qui rient de tout leur corps, des yeux à l’extrémité de leurs orteils minuscules.
Ceux dont les jambes tremblotantes font tourner la balle de la planète à chaque pas décisif.
Celles qui s’essaient au langage et découvrent son pouvoir euphorisant sur les autres, sur les objets et sur les animaux qu’elles nomment avec une autorité de créatrices de mondes.
Ceux qui dorment le front déterminé et les poings têtus et qui à leur réveil offrent leurs visages lavés de tout chagrin comme surgis de l’origine du monde.